Le vapotage est une solution pour consommer de la nicotine en écartant tous les risques de la fumée. Mais quel taux de nicotine faut-il choisir ?

Sur les paquets de cigarettes, la nicotine, le goudron et les agents de texture ont disparu des mentions obligatoires, et elles sont désormais interdites. Cette décision a été prise pour éviter de faire croire que fumer “léger” était moins dangereux. Pour le vapotage, mis à part la saveur, il y a un choix à faire sur le taux de nicotine. C’est une question majeure et elle occupe l’esprit dès qu’on découvre la vape. Historique de la clope, image de danger, le choix du taux est souvent guidé par des idées reçues et fausses. Quantité ou intensité : voici quelques explications.

Pourquoi y’a t-il de la nicotine dans le vapotage ?

C’est un point essentiel qui fait l’efficacité du vapotage pour arrêter de fumer : continuer à consommer de la nicotine pour ne pas / plus avoir envie de cigarette. Comme je l’écris dans le livre Bienvenue dans la vape, vapoter sans nicotine c’est comme faire du vélo sans pédale. Ça roule, mais beaucoup moins bien, et on peut prendre une belle gamelle (retomber dans la clope).

La nicotine n’est pas dangereuse, elle a juste le défaut d’être addictive quand on la fume (il y a débat, et peu de ressources scientifiques sont disponibles sur les autres modes de consommation). Donc, quel que soit le taux de nicotine que vous choisissez, vous ne prenez AUCUN risque. Inutile de vouloir un taux bas pour se rassurer. L’objectif est d’arrêter de fumer, pas de consommer moins de nicotine. C’est ce qu’il faut comprendre, car ce n’est pas elle qui porte atteinte à votre santé, c’est la FUMÉE.

Quantité de nicotine

Le taux de nicotine indique une quantité par millilitre. Mais cela ne présage pas du tout de la quantité totale (absolue) de nicotine dont vous avez besoin pour “oublier” de fumer. C’est le nombre de millilitres que vous consommerez qui fera la quantité. Si vous vapotez 1 ml de liquide à 20 mg/ml dans une journée, vous aurez consommé 20 milligrammes de nicotine.

Votre besoin en nicotine s’établi donc en quantité. Il vous faut un certain nombre de milligrammes et c’est différent pour chacun. Le nombre de cigarettes que vous fumiez est un indicateur, mais pas seulement, il y avait aussi votre façon de fumer, plus ou moins intensément. Les fumeurs qui tirent fort (même sur des légères) sont probablement très accro à la nicotine.

Il ne sert à rien d’essayer de “calculer” un objectif et de se rationner. Le seul repère, c’est ne pas avoir envie de fumer. Donc, vapotez tant que vous en avez envie pour être rassasié. Attention, si vous avez besoin de beaucoup de nicotine et que votre taux est très bas, vous risquez de vapoter en permanence, avec du liquide en 3 mg/ml, il vous faudra consommer 7 ml pour avoir l’équivalent d’1 ml en 20 mg/ml !

Intensité de la nicotine

En plus de son effet psychoactif, la nicotine joue aussi un rôle sensoriel quand on vapote. Plus le taux est élevé et plus les gratouillis (hit) en gorge seront intenses. Cette sensation essentielle est très recherchée par les fumeurs. Pour que le vapotage soit agréable, ce “hit” doit être exactement la sensation souhaitée. S’il est trop fort, on peut tousser et ne pas apprécier de vapoter (échec probable), s’il est trop faible, on va vapoter en permanence et être toujours insatisfait (échec probable aussi).

Au-delà du hit, le taux de nicotine joue sur l’intensité. Avec un taux fort, on atteint plus vite la sensation de soulagement. Il faut donc trouver un équilibre entre le hit et la quantité immédiate de nicotine qu’il permet d’absorber. Bien entendu, le choix du matériel est prépondérant. Le niveau de la résistance permet d’atteindre (ou pas) un certain taux de nicotine.

Plus la résistance est forte, moins ça chauffe, donc la nicotine passe mieux. Pour vapoter entre 12 et 20 mg, la résistance idéale se situe entre 1 et 1,5 ohms. Et le matériel doit être adapté au niveau du débit de liquide (pas trop). On peut généralement aussi régler le débit d’air (air flow), ça joue aussi sur le hit. En dessous de 1 ohm, cela ne permettra de vaper que des taux de nicotine plus faible, donc possiblement moins “efficace”.

Quel taux de nicotine choisir ?

Si vous êtes en début de sevrage, vous avez besoin de beaucoup de nicotine. Vous avez besoin aussi de sentir qu’il se passe quelque chose. Il est donc conseillé de prendre un taux de nicotine plutôt élevé. Ainsi, vous aurez une vraie sensation quand vous vapez et vous serez plus vite rassasié.

Quand vous aurez (vraiment) oublié la clope, que vous connaîtrez mieux le vapotage et ses sensations, vous pourrez faire votre chemin en baissant le taux de nicotine pour des questions psychologiques (sentiment de dépendance à quelque chose) ou pour le plaisir d’aller chercher d’autres manières de vapoter, notamment plus de vapeur avec des matériels à plus basse résistance.

Si vous êtes débutant, la PRUDENCE n’est absolument pas de chercher à vaper le taux de nicotine le plus bas possible. Vous risquez juste d’être insatisfait en permanence et surtout de vapoter beaucoup plus de millilitres pour trouver de toute façon votre quantité nécessaire.

Information complémentaire : qu’est-ce que les sels de nicotine ?

Attention !

Si jamais en début de sevrage, vous avez une sensation de “pas assez fort”, surtout ne tentez pas d’augmenter la puissance (WATT) de votre vape. Si vous dépassez le niveau adapté à votre résistance (indiqué généralement sur l’emballage), vous risquez de la cramer. J’ai lu ce genre d’expériences tout l’été sur le groupe INFO VAPE, c’est un réflexe assez fréquent. Si vous avez besoin de plus de “force” quand vous vapez, augmentez votre taux de nicotine.

Perso

Je vape depuis plus de 7 ans, depuis exactement le jour où j’ai arrêté de fumer. J’ai commencé avec du 12 mg/ml et fait pas mal d’expériences sans jamais descendre en dessous du 6 mg/ml. Je n’ai aucune intention d’arrêter de consommer de la nicotine, ça ne me fait pas peur, en tout cas moins que l’alcool, la malbouffe, les cosmétiques, la lessive ou la pollution. J’ai passé pas mal de temps dans les forums, très intéressé un temps par les matériels, je fais parti de cette génération qui a découvert le reconstructible à l’époque où c’était un “mal” nécessaire pour avoir une “bonne vape”.

En mode “pépère” (mais érudit) désormais, je n’ai pas une vape, mais plusieurs. Au bureau, ça me soule de toujours “téter” donc je suis sur des tous petits matériels avec un taux de nicotine très fort (entre 20 et 40 – illégal réserve pré-TPD – le taux de nicotine max à 20 mg/ml est une aberration). Dans ces conditions, je vape 1 ou 2 ml pendant ma journée de travail. Pour la maison, j’ai des matériels plus gros en reconstructible et je vape généralement du 12, parfois du 6. Donc, je consomme plus, par exemple 1 ou 2 ml aussi si je regarde un film, je vape comme d’autres mangeraient des cacahouètes (en fait, je mange aussi des cacahouètes…). Et j’ai un troisième “style” de vape pour quand je sors, là aussi des petits matériels, du 20 en nicotine et des liquides plutôt fruités avec une pointe de menthol alors qu’à la maison et au bureau, je suis sur des gourmands.

Bref, j’adapte ma vape aux situations, deux matériels par “style”, donc 6 toujours prêts à l’usage. Depuis que je vape, je n’ai jamais eu envie de fumer, même à côté de fumeurs. L’odeur de la fumée de cigarette ne me dérange pas, par contre je déteste celle du tabac froid, dans les pièces comme sur les gens, ou sur moi quand je passe trop de temps au milieu de fumeurs. C’est d’ailleurs pour ça que je vais jamais vapoter dans les espaces fumeurs.